Vive la République Socialiste Française!

Publié le par FaTraPa

Un sondage international a révélé un fait de la plus haute importance. On pensait le communisme fini avec la chute de l'URSS et l'ouverture de la Chine et l'isolement de la Corée du Nord. Eh bien on avait tort! On pensait qu'il existait un consensus sur l'impossibilité de trouver un système économique plus créateur de richesse et de perspectives que celui de la libre entreprise. Eh bien, on avait tort!

Globescan a posé une question simple : "le système de la libre-entreprise et de l'économie de marché est-il le système le plus adéquat pour construire l'avenir du monde?". Ce sondage permet donc de mesurer le degré d'acceptation du capitalisme. Le pays le plus pro-marché est... la Chine. Est-ce étonnant? Pas vraiment. Après avoir subi les affres du maoïsme, les Chinois ont bien vu les apports de la libre entreprise. On ne peut pas décemment rester de marbre face à un système qui vous permet d'oublier les dizaines de millions de morts du Grand Bond en Avant. Vient ensuite les US, l'Inde, la Grande Bretagne, etc. La plupart des pays acceptent le capitalisme à plus de 50%. Quelques uns (Russie, Turquie) sont moins enthousiastes mais les pro-marchés restent dominants. Seul un pays voit les sentiments anti-capitalistes dépassés les 50% : la France. Ainsi de tous les pays interrogés, seule notre grande nation voterait à la majorité pour un autre système. Les extrêmistes de tout poil seront très satisfaits de ce résultat et déclareront la France avant-poste d'une nouvelle révolution. Je crois qu'elle est l'arrière garde de la bêtise et de l'archaïsme.

Si on ajoute à cette révélation le fait que 70% (environ) des jeunes rêvent leur avenir dans la fonction publique, je crois qu'il est grand temps de proclamer la République Démocratique et Socialiste de France pour satisfaire un tel engouement pour l'Etat. Un engouement que je qualifierai d'historique car Tocqueville dans le tome II de De la démocratie en Amérique écrivait déjà : "Partout où à la tête d'une entreprise nouvelle vous voyez en France le gouvernement, en Angleterre un grand noble, comptez que vous apercevrez aux Etats-Unis une association." (Folio p.155).

Je profite de ce post pour commenter la fin de l'affaire du CPE. Pourquoi fin? Parce que la loi a été promulguée et modifiée et que le mouvement ne peut maintenant que s'essoufler puisqu'il n'y a plus rien à gagner (une majorité des protestataires va très vite s'en apercevoir et peu de personnes aiment se battre dans le vide). Cette crise a révélé les caractères de nos politiques. Je ne parle pas de la gauche qui a fait preuve d'opportunisme (la droite aurait agi de même à sa place) mais des présidentiables de droite. Chirac a-t-il changé (demandé des modifications) la loi contre l'avis de Villepin ? Si oui, il a trahi, une fois de plus, un de ses hommes de confiance et des tensions ne devraient pas tarder à apparaître dans le duo exécutif. Mais cette hypothèse est peu probable. Je crois que Villepin a utilisé Chirac pour sortir par la petite porte (mais pas la porte de derrière) de la crise. Sans faire mine de lacher le morceau, il a accepté des compromis détruisant l'esprit du CPE. Sans paraître lâche, il a accepté la compromission. Sans le déshoneur de la couardise, il a choisi la petitesse politique. Son destin s'en ressentira. Mais pire fut l'attitude de l'homme qui voulait soit-disant changer la France : Nicolas Sarkozy. Il a révélé ses penchants chiraquiens. Le changement oui mais du moment qu'il ne crée pas de mouvement. Cela ressemble fortement à de l'immobilisme... En refusant de soutenir une réformette comme le CPE, il a bien montré qu'il ne donnerait pas à ce pays une impulsion nouvelle. Sarkozy est l'homme de la continuité donc de la médiocrité. Après l'affaire Alsthom (sauvetage de l'entreprise par renationalisation), le masque est tombé. Sarko n'est pas un libéral, il n'est pas un réformateur, il n'est pas atlantiste, il est irrémédiablement français.

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