17) Caricatures, Islam et totalitarisme
Je suis athée. Je ne crois pas en l’existence d’un Dieu. Pourtant, partant de mes habitudes personnelles, je n’ai aucune envie, ni volonté d’interdire les pratiques religieuses. Je comprends très bien que des individus aient le besoin, l’envie et surtout le plaisir de croire en une divinité. Cependant la religion appartient au domaine privé (ce qui n'a trait qu'à un individu). Si certaines personnes ont besoin d’une aide spirituelle et morale pour guider leur conduite, libre à eux. Malheureusement chaque homme a une propension à vouloir imposer sa conduite aux autres. La religion tient souvent une place centrale dans la vie des croyants, il y a donc une volonté humaine et compréhensible de la faire partager. L'espace public (espace partagé par tous : les lois, par exemple, relèvent du domaine public tandis que la morale est généralement une question personnelle donc privée) se retrouve envahi par des affaires religieuses privés. On devrait se souvenir de l’interdiction scandaleuse d’une publicité qui reprenait l’imagerie de la Cène. Cette affaire faisant normalement jurisprudence, les caricatures de Mahomet devraient donc être prohibées, dans le cas contraire, les musulmans auront raison de crier au scandale.
Mais les décisions d’un tribunal ne sont pas obligatoirement justes et bonnes. En matière religieuse, elles illustrent l’appropriation partielle de la sphère publique. Caricatures, pubs, textes ne portent pas atteintes à la liberté de culte, ni à sa pratique. Toute femme, tout homme peut encore se sentir chrétien et l’affirmer face à ses opposants. Une photo détournant la Cène n’est pas un scellé sur la porte d’une église. L’affront à la religion que représente la caricature de Mahomet est moins fort que l’atteinte à la liberté d’expression que représente sa proscription.
Ceci étant posé, y a-t-il un moyen d’éviter cet empiétement du privé sur le public ? Pas vraiment, l’espace collectif est meublé par les revendications de groupes corporatistes, ethniques, religieux ou autres. Privé une communauté de son droit à la parole et aux récriminations serait indigne d’une démocratie. Seulement, le risque existe que le public soit phagocyté, contrôlé par les questions religieuses. Cela peut paraître totalement chimérique mais il ne faut pas oublier que le Coran, contrairement aux autres livres saints, contient un ensemble de lois à instaurer (la Charia). On se trouve donc face à un risque totalitaire : un Etat dictant la conduite publique et les pratiques privés de tout individu. L’islam contient les germes d’un nouveau totalitarisme, le totalitarisme vert, et il existe des personnes prêtes à nous l’imposer, les islamistes (pour en savoir plus, je vous renvoie au livre de T. Wolton Quatrième guerre mondiale). Les musulmans modérés devraient combattre en premier lieu cette lecture de l’Islam plutôt que de s’emporter violemment contre des broutilles.
En haut, les 12 caricatures de la colère
En bas, la caricature à la une de France Soir et une représentation de Mahomet (recherche Google)